"Nowhere n’existe pas. C’est une illusion, une altération de la réalité qui vacille entre deux mondes."

Michel Rajkovic nous emmène dans un univers empreint de paradoxes dans lequel la matérialité des paysages nous rassure autant que l’irréalité des scènes nous déstabilise. Ses images sont des métaphores qui oscillent entre réalité et onirisme et dont le sens se situe au-delà de la scène représentée. Par son approche minimaliste, il recherche la dimension émotionnelle qui se niche dans l’invisible. Toutefois, sa vision porte bien au-delà du simple émerveillement. Ce n’est pas tant les lieux qui l’intéressent mais plutôt les émotions qu’ils peuvent susciter. Bien qu’il s’agisse d’une vision onirique du paysage, celle-ci n’est pas issue d’une retouche informatique. Les lieux, les lumières et les ambiances sont réels, l’aspect imaginaire provient de la mise en oeuvre d’une technique de prise de vue particulière renforcée par la puissance, l’intemporalité et la poésie du noir et du blanc.

Aucune place n’est laissée à l’improvisation. Chacune de ses photos est construite mentalement au préalable. Tel un metteur en scène, il place le décor, choisit la lumière et cherche les ambiances... La difficulté réside alors à faire coïncider cette construction mentale avec la réalité car immanquablement c’est la nature qui décide.
Une véritable quête de la lumière commence alors, à la recherche des conditions idéales à la prise de vue qui l’amènent à revenir et revenir encore, jusqu’à ce que l’alchimie se produise et que la photographie imaginée prenne corps et devienne réalité

Dans ces rares moments, Michel Rajkovic entrouvre la porte de l’imaginaire et nous emmène en voyage au milieu de nulle part...